Question 1
Bonjour Alta, bonjour à tous,
Quel est la part illusoire et la part réelle de se sentir responsable, responsable de bien faire les choses, par exemple au travail ?
Merci
Nicolas
Réponse :
Alors là, vous nous renvoyez une
notion de responsabilité qui s’applique à l’éphémère, qui
correspond aussi bien aux lois morales, aux lois sociales, aux lois
de la république, aux lois comportementales, aux lois de la culture
dans laquelle vous vivez. Les codes comportementaux, les codes
sociaux, bien sûr sont profondément différents d’une culture à
l’autre mais même d’un pays à l’autre. Sans même aller
jusqu’au spirituel bien sûr, mais dans les choses les plus
courantes de la vie, la signification d’un geste, d’un regard,
d’une poignée de mains, n’aura pas le même sens, bien sûr,
selon les pays. Ça c’est applicable aussi bien pour les choses de
la vie courante que pour les expressions. Les seules choses qui sont
communes à l’humanité et là on ne peut pas tricher, et c’est
des travaux qui ont été réalisés par Mr Ekman aux Etats Unis, qui
a démontré que les mimiques des muscles du visage sont toujours les
mêmes, quelle que soit votre culture, quelle que soit votre
éducation, quelle que soit votre continent, quelles que soient
vos croyances, quel que soit ce que vous êtes. Un être humain va
toujours réagir quel soit son « niveau » ou état de
conscience, par la mise en mouvement des mêmes muscles du visage. La
surprise, la colère . . .
La surprise, c’est les nerfs moteurs
oculaires externes et communs qui se contractent, faisant ouvrir les
yeux tout grands et ça s’est valable aussi bien chez un Belge,
chez un Français, chez un Canadien, chez un Américain, que chez un
Papou de Nouvelle-Guinée. Donc ça c’est ce qu’on appelle cette
aptitude particulière qu’a l’être humain à un niveau
infra-conscient, de reconnaître les émotions non pas à travers
l’énergie, mais bien plus avant à travers ce qui est exprimé
comme émotion primaire, à travers un visage. Et ces émotions
primaires elles sont les mêmes chez tout le monde, à tout âge.
C’est parfaitement démontré, parfaitement reconnu.
Maintenant, au niveau comportemental,
c’est une toute autre histoire. Alors la responsabilité à affaire
bien sûr avec les règles, toutes les règles établies dans
l’environnement dans lequel vous vivez. Alors, il y a une phrase
qui a beaucoup été employée par les politiques :
« responsable mais pas coupable ». Nous sommes
entièrement responsables de notre vie. Il n’y a pas à chercher,
même si cela est réalisable, un facteur causal. Il n’y a pas à
rechercher un facteur karmique. Il n’y a pas à rechercher un
facteur mémoriel, parce que vous en trouverez toujours. Vous
trouverez toujours, toujours, une explication logique, par exemple, à
une maladie, une douleur, une souffrance quelle qu’elle soit,
psychologique, si avec des techniques éprouvées vous remontez dans
la mémoire de vos vies passées, que ce soit avec des techniques
astrales ascensionnelles comme le faisait Patrick Drouot à l’époque,
que ce soit avec des cristaux, que ce soit avec des techniques de
transes comme le faisait le Dr Donnars par exemple, ou les
procédés on va dire de mort-renaissance, qui sont utilisés dans le
bouddhisme tibétain, vous faites appel à des mémoires.
Donc la responsabilité est incluse
dans les lois de ce monde. Que ce soient les lois sociétales,
morales, karmiques, spirituelles. C’est la fameuse loi
d’action-réaction. Mais la responsabilité dont je parle est une
responsabilité bien plus large. La seule chose dont vous soyez
fondamentalement responsable, c’est de ce que vous êtes. Non pas
au sein de la personnalité, non pas au sein d’un rôle social,
affectif, ou autre, mais fondamentalement, intérieurement, au plus
intime de ce qu’est la conscience, c'est-à-dire la conscience dans
son stade le plus expansé, soit supra-conscient, Réalisation, vous
l’appelez comme vous voulez, c’est encore des mots, mais là, dès
que vous passez ici, dès que vous êtes là, il ne peut plus y avoir
notion de responsabilité autre que votre responsabilité d’ETRE.
La responsabilité de bien faire, la
responsabilité de faire est utile aujourd’hui dans votre vie pour
mener à bien un métier, pour mener à bien une relation, pour mener
à bien une interaction quelle qu’elle soit, mais elle ne vous sera
d’aucune utilité pour être responsable de l’être que vous
êtes. La responsabilité n’est pas dans le faire. Elle est valable
bien sûr cette responsabilité dans tous les secteurs de la vie
incarnée. Mais ce que j’aimerais c’est vous ramener à cette
responsabilité de votre authenticité. Votre responsabilité d’être
ce que vous êtes et non pas ce que vous faîtes. Et non pas ce que
les conventions morales, sociales, éthiques même, vous disent ;
c’est à dire ne plus dépendre du regard extérieur, ne plus
dépendre de la peur, ne plus dépendre du regard de l’autre, dans
un état de transparence et de vacuité. C’est ce que confère de
façon de plus en plus évidente et de manière de plus en plus
importante et intense, tout le travail alchimique qui se fait en ce
moment, de retrouver l’entièreté de notre responsabilité qui
déborde bien sûr largement le cadre de la responsabilité au sens
humain et au sens social.
Alors bien sûr, ça ne veut pas dire
qu’il faut faire mal. Mais la question ne se pose même pas. Quand
vous êtes responsable réellement de l’être que vous êtes, la
question du bien faire ne se pose pas. Parce que ce qui se fait sous
l’impulsion, sous l’intelligence de la Lumière, sous
l’intelligence de l’Etreté ou de l’Absolu sera toujours en
accord avec les lois de la vie qui n’ont que faire des
conditionnements ou des règles quelles qu’elles soient, établies
par la société. Vous savez qu’il y a une des règles
fondamentales de l’être humain qui est inscrit dans son
cerveau qui est ce qu’on appelle le cerveau intermédiaire, le
cerveau mammalien, le cerveau des mammifères qu’on partage avec
les mammifères, c’est ce qu’on appelle le principe de préséance.
Ça avait été appelé dans un livre magistral qui vient des Etats
Unis, qui avait été écrit il y a une quinzaine d’années,
qui s’appelle le principe de Lucifer. Le principe des mammifères,
c’est une valorisation hiérarchique, c'est-à-dire que votre image
au sein du groupe est toujours définie par des conventions, visibles
ou invisibles, par forcément visibles sur le visage comme une
émotion, mais ce sont des conventions qui sont acquiescées par
l’ensemble d’un groupe social et qui vont vous placer à tel
endroit. Aussi bien dans l’architecture d’une entreprise, entre
le chef de service, l’employé, les cadres, le cadre sup, les
dirigeants, que au sein de votre vie affective. Qui prend les rênes,
qui commande, qui dirige, qui fait ?
Alors, soit vous faites, parce que vous
adoptez ce cerveau mammalien, c’est à dire les règles de
préséance. Ce cerveau de Lucifer qui vous dit tout simplement,
comme pour tous les mammifères, de manière un peu abrupte y’a
celui qui mange en premier, y’a celui qui baise en premier, celui
qui est le chef, le chef de la meute. Et c’est comme cela aussi
bien dans l’entreprise, que dans une famille, que dans les
relations sociales. Mais ce dont je parle maintenant n’a que faire
de tout ça. Ça ne veut pas dire qu’il ne se conforme pas à un
ordre établi, bien au contraire, mais il est magnifié, transcendé,
dépassé réellement par cet état de l’être particulier. Il est
évident que même un sanguinaire qui irait rencontrer, il y a
cinquante ans en arrière, Ma Ananda Moyi, s’il reste sanguinaire,
c’est son problème. Il peut être touché par le rayonnement de
Ma, comme ne pas être touché. Tout est question d’ouverture à
cet état particulier. C’est à dire qu’on ne peut pas prétendre
vivre un état sans le vivre. On ne peut pas traduire notre vie dans
tous ses secteurs comme quelque chose de conflictuel si on est
dans l’Absolu, c’est impossible. Sans ça, on se ment à
soi-même.
Ça veut pas dire qu’il n’y plus de
colère, ou plus de plaisir ou plus d’émotions ou plus de désir,
mais l’ensemble de ces colères, l’ensemble de ces interactions
sociales, l’ordre de préséance ne veut plus rien dire. Parce que
quand vous vivez la Libération qui est donc l’Absolu, le Djani,
ceci, cela, vous l’appelez comme vous voulez, il y a des
modifications neuro-anatomiques parfaitement connues aujourd’hui
qui se produisent dans le cerveau. Et on ne peut pas tricher avec ça,
on ne peut pas paraître. Dans l’être, il n’y a aucune place
pour le paraître. Donc y’a aucune place non plus pour la
responsabilité autre que celle de la responsabilité d’être. La
responsabilité d’être n’est pas le besoin de bien faire de la
personnalité, n’est pas le perfectionnisme de la personnalité.
Elle est la spontanéité, ce qui est exactement l’inverse. Ce qui
veut dire qu’effectivement, peut-être que dans cet état
particulier de la conscience où la conscience disparait d’elle-même,
il peut être parfois difficile d’intégrer une connaissance donnée
ou un comportement donné qu’on ne connaissait pas. Mais plus vous
êtes naturel, plus vous êtes spontané, plus vous êtes dans le
sens de la vie, moins il peut y avoir de heurts, moins il peut y
avoir de résistance, que ce soit en vous comme à l’extérieur de
vous. D’ailleurs la distinction intérieur/extérieur ne veut plus
rien dire. C’est une étape préalable de dichotomiser
intérieur-extérieur. Toute à l’heure on avait la question sur
accueillir les deux polarités, c’est exactement le même principe,
c’est exactement la même chose.
Source : Satsang du Collectif de l’UN (20 mars 2014)
Transcription par : Claudine Martel
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Tradução
para o português : Célia G.