vendredi 17 janvier 2014

Réponse Alta - Question 4 (16-01-2014)


Question 4 (chat)

Ma conscience est en permanence "collée" à quelque chose, alors comment adopter l'autre regard/vision, celui de l'observateur ?

Agathe

Réponse :

Une conscience collée est aussi observateur. Vous pouvez être observateur de vos pensées, de vos émotions, de votre vie. Il n’est pas question d’être seulement un observateur. Parce que quand il y a observation, il y a manifestation, il y a conscience que ce soit de ce monde ou d’autres mondes, d’autres réalités. Il est question de ne plus être collé à rien, et ça, ce n’est pas la conscience qui peut vous permettre de vous décoller de votre propre conscience, c’est la a-conscience, il n’y a qu’une seule façon de la vivre, en s’aidant de ce qu’on pourrait appeler les vibrations, les manifestations énergétiques, c’est l’onde de vie. C’est à dire que quand vous observez l’onde de vie, vous la sentez naître, vous la sentez monter, vous la sentez ressortir ou pas, par le haut ou par le cœur, mais vous êtes observateur de cette vibration. A un moment donné, si vous vous laissez envahir, au sens conscience et observateur, que va t’il se passer ? Vous allez devenir vous-même cette danse, vous allez devenir vous-même cette onde de vie. C’est à dire qu’il n’y a plus de conscience du corps, il n’y a plus conscience d’être une identité, mais il y a la conscience d’une danse, telle qu’elle avait été définie par exemple par Osho, il y a à peu près un an. Donc ce n’est pas à ce niveau là que ça va se jouer. Tant que vous resterez observateur, vous serez encore dans une conscience. Conscience de la personnalité, conscience de l’observateur, conscience du Soi, mais vous n’êtes pas Ce que vous êtes. L’onde de vie est une aide importante, si ce n’est majeure pour ceux qui l’ont vécue, qui est de devenir cette onde de vie, de devenir cette danse, de devenir ce feu, mais, ce n’est pas tout.

C’est aussi, je dirais, des aides. A un moment donné, même ça doit être sacrifié. Non pas comme un effort de la volonté, ou une décision, dans cet état là, c’est qu’à un moment donné, naturellement, spontanément, sans désirer, sans rechercher, sans vouloir, sans impatience, sans rien, cette onde de vie, vous disparaissez. Et là, il ne peut plus y avoir projection de conscience dans quelque identité que ce soit, dans quelque dimension que ce soit, dans quelque couleur que ce soit, dans quelque vie que ce soit, dans quelque véhicule que ce soit.

Il y a, au stade ultime qu’on appelle Sat Chit Ananda, c’est à dire la conscience pure dénuée de tout objet et de tout sujet, mais même à ce moment là, le seul moment où vous serez vraiment décollée, c’est quand il n’y aura plus rien. Vous avez une description, je renvoie toujours à ce livre parce qu’effectivement, c’est quelqu’un qui a vécu une NDE, qui est allé jusqu’au bout de sa NDE, c’est à dire qui a traversé la lumière et qui est allé dans ce qu’on appelle l’Aïn Soph Aur, ce qui est au-delà de la Lumière, cet incréé qui terrorise l’âme et qui terrorise la conscience parce que c’est une annihilation de l’âme et de la conscience, c’est redevenir pur esprit. Qu’on le nomme Absolu, Ça, les noms sont innombrables, mais dès que l’on emploie un mot, il y a un travestissement par rapport à cet état. On ne peut le faire que par réfutation et par la négation, ce n’est ni ceci, ni cela, comme disait Nisargadatta de son vivant, neti neti, ni ceci, ni cela. C’est à dire qu’ayant vécu cet état où il n’y a plus de conscience, sans pour autant qu’il y ait inconscience, sans pour autant qu’il y ait sommeil, sans pour autant qu’il y ait expansion de la conscience, il y a cet état de béatitude infinie qui est notre nature profonde, il n’y a aucune question à se poser sur cela, c’est la seule vérité. Et dans ce livre du Dr Eben Alexander, preuve de l’existence du paradis, il décrit très bien. C’est d’être plongé dans Cela qui supprime toute peur, toute appréhension. Même si, bien sûr, la vie présentera toujours des besoins fondamentaux et des besoins sociaux à résoudre, ne serait ce que parce que la vie coule. Concevoir ce corps et cette vie comme un temple, mais le temple n’est rien sans ce qu’il y a dans le temple, et ce qu’il y a dans le temple, c’est vous. Dire que le corps est un temple, c’est très bien, dire que le corps est un sac de viande, c’est aussi très bien, mais l’important n’est ni le sac, ni le temple, c’est ce qu’il y a dans le temple. Et dans le temple, c’est vous, et Ce que nous sommes, Ce que nous sommes tous, que nous le voulions ou non, que nous le souhaitions ou non, que nous l’appréhendions ou non, c’est Cela. Et ce Cela, Absolu, Ça, Shantinilaya, Satchitananda, tout y est. Quand on dit que tout y est, les différents intervenants d’AD aujourd’hui, nous disent sans arrêt que tout est à l’intérieur de nous.

Tout est à l’intérieur de nous, ce n’est pas un concept, ce n’est pas quelque chose à quoi on peut adhérer, c’est quelque chose que l’on ne peut que vivre, parce que si on le vit pas, ça ne sert à rien et surtout il n’y a aucun fruit. Donc les seuls fruits sont là. Et le paradoxe, c’est que ça ne peut pas être la recherche d’une quête, ça ne peut pas être la recherche d’une montée vibratoire, ça ne peut pas être la recherche du bien versus le mal, c’est une capitulation totale. Ce que ça procure, ce n’est pas du tout un désintérêt de ce monde ou de quelque monde que ce soit, c’est plus qu’une certitude intérieure, c’est un état intérieur réel où la conscience ne peut plus être collée nulle part. Elle peut se projeter, dans cette vie, dans un autre monde, faire tous les projets qu’elle veut, mais elle n’est plus concernée. Elle n’est plus concernée parce que cette conscience là n’a justement plus aucun besoin de se projeter à travers des désirs ou à travers la personnalité dans quoi que ce soit. Bien évidemment, cela n’empêche pas de vivre dans cette réalité tridimensionnelle, au contraire, cela nous insère dans un ensemble beaucoup plus vaste où il n’y a plus d’interrogations, où il n’y a plus de peurs, où il est très facile, quelles que soient les activités les plus ordinaires, et de plus en plus facile, je dirais, de se reconnecter à Cela.

Donc le problème n’est pas de décoller simplement la conscience, parce qu’elle se collera ailleurs. Le problème n’est pas de disparaître physiquement, concrètement par les portes de la mort, mais de faire cesser, et quand je dis de faire cesser, ce n’est pas un acte de volonté puisque justement c’est (dans) la non-action, la non volonté, et nous sommes là en plein dans les fondements de l’Advaïta, que peut disparaître le sujet et l’objet. Tout sujet, comme tout objet, comme toute forme, comme toute dimension. Mais on ne peut pas le rechercher, c’est tout le sens de "rester tranquille". On a des aides, ces aides, ce sont des béquilles, comme on disait à l’époque, c’est les cristaux, c’est la méditation, c’est rencontrer les frères et les sœurs, c’est méditer, s’aligner, et c’est aussi cultiver son jardin et vivre le plus naturellement qui soit possible. Donc ne voyez pas cette conscience collée, parce que tant qu’il y a un observateur, même si cet observateur est libre ou libéré de cette réalité tridimensionnelle, il y est quand même inscrit. Et y étant inscrit, vous ne pouvez pas vous décoller en vous servant, justement, de ce qui sert à coller, c’est à dire la conscience. Il n’y a que la a-conscience, et la a-conscience, c’est une capitulation, c’est un sacrifice, c’est la rupture du mythe d’immortalité. Mais bien sûr, l’égo va dire "c’est la mort", l’égo spirituel va dire "mais comment c’est possible, j’ai besoin de connaissances". Et à tous ces gens là, je réponds "mais c’est votre liberté, c’est votre chemin".

C’est des chemins que certains d’entre nous ont parcouru déjà depuis de nombreuses dizaines d’années, et qui se sont aperçus, et le sacrifice est là, que tout cela ne mène à rien. Que tout cela ne mène qu’à une soif de connaissance, cela ne mène qu’à une connaissance de ce monde, ou des autres mondes, mais ne procurera jamais la paix définitive, jamais Shantinilaya, et jamais cette béatitude que nous pouvons trouver de plus en plus facilement, dès l’instant où l’expérience de Shantinilaya, l’expérience de l’infinie présence ou de l’Absolu, s’est réalisée de manière concrète dans notre réalité tridimensionnelle et pas uniquement dans le corps d’Êtreté, dans le soleil ou dans des voyages multidimensionnels ou dans des voyages astraux. Ça n’a rien à voir avec ça, les objectifs, si tant est qu’on puisse parler d’objectif, qui n’en est pas un, c’est un état qui est au-delà de tout état, et surtout au-delà de toute conscience collée ou observateur, quel qu’il soit, comme vous le dîtes.

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Source : Satsang du Collectif de l’UN (16 janvier 2014) | Transcription par : Chantal Hubert

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Tradução para o português : Célia G.

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Traducción : Ana María Beltrán